Avant de se rendre à Lisle, les deux hommes ont fait un détour par Albi. Jean Cabu tenait à se rendre aux archives départementales pour l'année Jaurès. Le dessinateur est aussi passé par le musée Toulouse Lautrec : « Je l'admire. Pour nous, c'est de la caricature avec de la couleur en plus. Il y a des peintres comme lui qui sont d'abord des dessinateurs. »
Sur la caricature, les deux hommes s'accordent à dire que la France reste un pays de liberté malgré les polémiques nées des Unes de Charlie Hebdo. « La France a une tradition de l'humour et du dessin de presse. Nous avons de la chance d'être en France et de jouir d'une grande liberté même s'il faut faire attention car elle est fragile. On n'est pas censuré. À côté de ce qui se passait dans les années 50 quand on a démarré, ne nous plaignons pas. »
Sarkozy, Bachelot et Dati, bons clients
Selon Cabu, « il faut accepter d'avoir un procès de temps en temps, mais ce qui est inacceptable, ce sont les fatwa. Actuellement, il y a plus de communautarisme autour de la religion, mais il y a toujours eu deux tabous pour nous : l'armée et la religion. » Et Wolinski de se féliciter de l'attitude de Nicolas Sarkozy lors du débat sur les caricatures du Prophète.Sarkozy qui est justement pour les deux dessinateurs, un personnage idéal pour la caricature politique. « On a du mal à le suivre, il dit une connerie par jour », lance Wolinski. Derrière Sarkozy, Cabu cite Roselyne Bachelot, « une bonne gueule, mais les femmes sont plus difficiles à dessiner. On a bien aimé aussi Dati avec ses dents. »Les deux hommes pouvaient alors prendre le crayon pour un dessin à quatre mains. |