Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

News Dessins

24 décembre 2013

Procès en racisme, ou l’art de museler la critique : réponse de Zineb El Rhazoui à Olivier Cyran

Zineb_d



Le 5 décembre dernier, j’ai appris par voie de presse que je souffrais d’un terrible mal. Le diagnostic, fait par Olivier Cyran sur les colonnes du site article 11, est sans appel : je suis raciste. Étant de citoyenneté française, je me suis inquiétée d’identifier, et vite, avant que le mal ne me ronge davantage, quelles étaient les races susceptibles d’exciter mes anticorps de femme blanche. Mes soupçons se sont naturellement dirigés vers les descendants de ces hordes exotiques dont on dit qu’elles envahissent la Gaulle pour manger notre pain, le mien. Les Chinois et dérivés ? Aucune plainte asiatique contre ma personne en ce sens. Les noirs d’Afrique et d’ailleurs ? Il se trouve justement que c’est la couleur de l’homme que j’aime. Les Indiens ? Ça doit également se trouver dans mon palmarès amoureux. Les buveurs de Vodka ? Je rentre tout juste d’une année d’exil slovène, et je n’ai pas particulièrement le souvenir d’avoir été allergique aux charmes slaves. Qui alors ? Les « white » ? Les « blancos » ? Je ne m’aventurerai pas non plus à penser qu’Olivier Cyran puisse être un tenant de la théorie du « racisme anti blancs ». Non. A peine entamée, la lecture de sa tribune, j’ai été rassurée de voir que son diagnostic se voulait plus précis que ça : mon racisme, Dieu –le con– merci, ne vise que les musulmans, et ce dangereux syndrome, je l’aurais attrapé à la Rédaction de Charlie Hebdo. Maladie professionnelle alors. Olivier Cyran étant lui-même un ancien de la maison, que je n’ai hélas jamais eu la joie de rencontrer, puisqu’il a eu, lui, la chance, et à l’en croire les couilles, de se barrer avant que l’infection ne se propage dans le canard, j’ai décidé donc de lui répondre en le tutoyant, puisqu’on se tutoie entre collègues à Charlie.

Olivier, tu pars du postulat que les musulmans, d’Azerbaïdjan, de Bosnie, de Malaisie, d’Egypte ou du Burkina, représentent un tout que l’on peut dénommer « race ». Et bien il se trouve justement que c’est celle à laquelle j’appartiens. Je suis athée et je le revendique ? Peu importe, puisque tu ne nous demandes pas ce qu’on pense, tu parles de racisme, donc de race. On ne va pas tourner autour du pot, car je ne doute pas une seconde que comme moi, tu fasses parfaitement la distinction entre une religion et une race. Si tu commets ce désolant amalgame, c’est parce que tu reprends à ton compte un raccourci sociologique qui trouve son origine dans la démographie française : nos musulmans, ici, ce sont le plus souvent ceux que l’on appelle les « Arabes ». Je commence un peu à comprendre pourquoi tu parles de racisme. Mais soyons tout de même précis ; il ne s’agit pas des Arabes du Liban que l’on croise rarement dans les cités, ni de la minorité arabe Ahwazi persécutée en Iran, mais dont personne n’entend parler en France, et encore moins des Arabes du Qatar qui engraissent LVMH. Non, tu parles plutôt des « Arabes » d’Afrique du Nord, et là aussi, il se trouve que c’est la « race » qui m’a engendrée. D’ailleurs, pour ta gouverne, sache que ces « Arabes » là n’en sont pas toujours. Les plus cultivés en France savent qu’ils sont berbères, mot d’origine grecque, « Barbarus », qui nous désigne nous autres Amazighes, Imazighen, Hommes libres comme nous aimons nous définir. Je suis ainsi triplement légitime pour lever la confusion manifeste dont tu fais preuve lorsque tu identifies ceux que tu prétends défendre : la race musulmane.

Musulmane tu demeureras…

Parmi les individus que tu assignes à cette catégorie raciale, il y a des athées militants, comme moi, forcément laïques. Il y a des athées qui ont d’autres chats à fouetter, laïques aussi. Il y a des athées qui aiment Charlie Hebdo et le soutiennent, d’autres moins ou pas du tout. Il y a des agnostiques, des sceptiques, des libres penseurs, des déistes, laïques aussi. Il y a des croyants non pratiquants, mais politiquement islamistes, des pratiquants laïques, ou encore des « sans avis » qui ne souffrent pas au quotidien à cause de Charlie Hebdo. Il y a des convertis au christianisme, Ô combien laïques, car ils ont subi les affres de la théocratie dans leurs pays d’origine… Et il y a enfin les intégristes, les islamistes militants, les tenants d’une identité définie avant tout par la religion, et ce sont ceux-là que tu as choisi de défendre. Ceux-là, ce sont ceux qui, laïcité oblige, n’ont d’autre choix que de crier au racisme, la larme à l’œil et la main sur le cœur, sous prétexte que leur « sentiment religieux » a été bafoué par un dessin de Charlie. Parmi eux, tu en trouveras beaucoup qui revendiquent la laïcité en France, mais votent Ennahda en Tunisie, qui font leurs courses dans les boucheries Hallal à Paris, mais crieraient au scandale si un hurluberlu décidait d’ouvrir une charcuterie à Djeddah. Qui s’indignent quand une crèche licencie une employée voilée, mais qui se taisent lorsqu’un proche oblige sa fille à porter le voile. Ils sont minoritaires, mais ils sont le standard que tu as choisi pour aligner notre identité à tous.

Trêve de généralités, que je ne pensais pas nécessaires à rappeler à un homme de plume. Si j’ai pris la mienne pour te répondre, ce n’est pas seulement pour me défendre d’être raciste, mais c’est surtout parce que de mémoire de journaliste, j’ai rarement ressenti une tribune comme telle autant que la tienne. Si tu permets à une « Arabe » d’exprimer elle-même ses doléances, laisse-moi te dire que ton discours est même ce qu’il y a de plus raffiné en matière de racisme en France. Rares sont aujourd’hui ceux qui se risqueraient à crier sur les toits « Bougnoulen Raus ! ». Les extrémistes qui le feraient se trouveraient immédiatement conspués par toi, par moi, et par une majorité de Français. Pour commencer, tu cites Bernard Maris, Catherine, Charb, Fourest… Et moi, et moi ? Tu as préféré taire mon nom, alors que ce sont bien mes articles que tu pointes du doigt comme dangereusement « islamophobes », donc, selon toi, forcément racistes. Je me suis franchement demandé pourquoi, et je ne vois que deux options. Soit cela te gênait d’apprendre aux détracteurs de Charlie Hebdo (qui ne peuvent adhérer à ton raisonnement que s’ils ne le lisent pas) que l’auteure de ces insanités racistes appartient justement à la race musulmane. Soit tu n’as simplement pas estimé ma personne digne d’être citée, puisque dans un canard de fachos comme Charlie, je ne peux être que l’Arabe de service. Moi, on m’aurait embauchée pour servir d’alibi, pour que Charlie fasse son quota de diversité, mais tu n’envisages en aucun cas que l’on ait pu m’intégrer à l’équipe simplement pour les mêmes raisons que toi il y a quelques années. Un Olivier, on l’engage forcément pour ses qualités professionnelles, une Zineb, elle, on ne l’engage que par discrimination positive. A moins que tu ne m’aies « épargnée » parce qu’avec moi, tu n’as aucun compte personnel à régler, contrairement à une bonne partie de tes anciens collègues. Dans ce cas là, j’engagerais les lecteurs à chercher les motivations de ta tribune ailleurs que dans le débat d’idées.

Racisme par omission

Une Zineb qui crache sur l’islam, ça te dépasse hein ? ça te déconcerte tant que tu as préféré ne pas me citer, pour ne pas introduire le doute quant à la véracité du procès de racisme que tu nous fais, nous les journalistes de Charlie. Si l’expression « cracher sur l’islam » te choque, laisse moi là aussi te répondre. Pourquoi diable un « blanc » qui crache sur le christianisme serait un anticlérical, mais une Arabe qui crache sur l’islam serait, elle, une aliénée, un alibi, une Arabe de service, une incohérence que l’on préfère même ne pas citer ? Pourquoi ? Penses-tu que les gens de ma race et moi même soyons congénitalement hermétiques aux idées, universellement partagées, d’athéisme et d’anticléricalisme ? Ou bien penses-tu que contrairement aux autres peuples, notre identité soit uniquement structurée par la religion ? Que reste-t-il d’un Arabe lorsqu’il n’a plus l’islam ? A t’entendre, les gens comme moi seraient des espèces de harkis du coran, des traîtres si profondément rongés par un complexe racial qu’ils ne nourrissent qu’un seul regret, celui de ne pas être nés blanc. Mais moi, mon interaction avec les musulmans et les Arabes ne date pas de la marche des beurs. Je suis ce qu’on appelle une blédarde, née au Maroc d’un père indigène et d’une mère française. C’est là-bas que j’ai été scolarisée et que j’ai commencé à exercer le métier de journaliste dans un hebdomadaire fermé par le régime en 2010. Mes collègues du bled t’expliqueront comment, en 2006, l’Etat policier du Maroc, qui avait d’autres comptes à régler avec nous, a organisé une fausse manifestation d’islamistes en bas de la rédaction du Journal Hebdo, accusé d’avoir publié les caricatures de Charlie. En réalité, il s’agissait d’une photo d’un inconnu attablé à une terrasse de café et tenant dans ses mains un numéro de Charlie Hebdo. Je t’informe d’ailleurs que ta tribune dans Article11 a été reprise par des sites marocains, le même genre de sites qui ne s’aventurera jamais à mettre son nez dans une affaire de corruption impliquant le roi par exemple. Je ne te cache pas que sur ce coup, tu n’as pas seulement fait plaisir aux islamistes, mais aussi à la dictature marocaine qui m’a poussée moi-même et plusieurs de mes confrères sur les chemins de l’exil, mais qui continue à nous traquer, nous les journalistes indépendants, comme des traîtres à la nation, des suppôts de puissances étrangères hostiles au Maroc, voire à l’islam. Une tribune comme la tienne vaudrait son pesant d’or pour la barbouzerie makhzenienne qui a commandité il y a quelques mois un « dossier » à charge de Charlie dans un journal de caniveau de Casablanca. On y apprend notamment que l’attaque de notre siège au cocktail Molotov en novembre 2011 serait une arnaque à l’assurance, et que Charb roule en Ferrari grâce à tout le pognon qu’on se fait. Je ne sais pas si t’as eu de ses nouvelles depuis que t’as quitté le journal, mais sache qu’il n’a toujours pas passé son permis. Dans un autre article marocain sur Charlie, j’ai appris que j’y avais été embauchée parce que j’aurais couché avec Caroline Fourest et que mes reportages étaient financés par les services secrets algériens, espagnols, israéliens… Manifestement, une bougnoule ne peut vraiment pas être recrutée pour les mêmes raisons qu’un Olivier.

Je sais mon vieux que tu n’as rien à voir avec toute cette racaille journalistique qui sert la dictature de Mohammed VI, mais je souhaite simplement de montrer à qui tu fais plaisir, si mes papiers à moi sur l’islam peuvent faire plaisir au passage à quelques membres du FN.

Tu vois Olivier, moi, blédarde née au bled, assignée malgré moi à une case religieuse, pas seulement par toi, mais surtout par un Etat théocratique qui ne me laisse pas le choix de ma foi et qui régit mon statut personnel par des lois religieuses, je me suis toujours demandé pourquoi des gars comme toi se couchent devant la propagande islamiste. Moi, les lois de mon pays ne m’accordent pas le quart des droits que tu as acquis à ta naissance, et si je me faisais agresser ou violer dans les rues de Casa par un barbu, comme cela m’a été promis dans des centaines de mails –jamais pris au sérieux par la police marocaine- les sites qui ont repris ta tribune diront certainement que je l’ai cherché, puisque je ne respecte pas l’islam. Et toi, ici en France, dans un Etat laïque, tu ressasses sans en cerner toute la teneur ce discours moralisateur selon lequel il faudrait « respecter l’islam », comme le réclament des islamistes qui ne se demandent pas si l’islam respecte les autres religions, et les autres tout court. Pourquoi diable devrais-je respecter l’islam ? Il me respecte lui ? Le jour où l’islam manifestera un tant soit peu d’estime envers les femmes d’abord, et envers les libres penseurs ensuite, je te promets de revoir mes positions.

Le FN ? Connais pas.

C’est pour voir ce jour-là que je me bats auprès de tous les athées du Maroc, de Tunisie, d’Egypte ou de Palestine, et non pour faire plaisir au FN comme tu l’expliques dans ta tribune. Car crois-moi, beaucoup de virulents athées du monde arabe, si virulents qu’ils séjournent régulièrement en taule pour blasphème, n’ont jamais entendu parler de Marine Le Pen, et se foutent comme de l’an mil de savoir si leur discours plait à l’Extrême droite française, occupés qu’ils sont à combattre la leur : l’islamisme. Si tu nous le permets, à nous autres « islamophobes » de race musulmane, nous pensons que l’émancipation de nos sociétés passera forcément par l’affranchissement du joug de la religion d’Etat. Comme l’islam l’est à peu près partout dans les pays dits arabes, tu y trouves aussi une forte opposition à la théocratie, qui se nourrit aussi bien de l’universel de la séparation des pouvoirs que du scepticisme et de l’historicisation des sources islamiques. Nous nous permettons à peu près tout, comme par exemple de penser que Mahomet, et même Allah, ne sont pas irreprésentables. Caricatures, parodies de versets coraniques ou de hadiths, il suffit d’aller faire un tour sur nos forums pour y voir que Charlie n’est pas précurseur en la matière.

Faut nous comprendre, car vois-tu, des siècles après sa mort, Mahomet nous impose encore sa loi. Il est en quelque sorte le chef d’Etat perpétuel de cette oumma qui nous ôte notre liberté de penser, ou qui m’interdit à moi par exemple d’hériter à égalité avec mes frères ou encore d’épouser l’homme de mon choix. Pourquoi voudrais-tu, toi le contestataire, qu’un homme ayant autant de pouvoir que lui puisse se soustraire à la critique ? D’autant que lorsque je te parle de lois, je ne fais pas référence à d’obsolètes décrets coraniques, mais bien au droit positif de nos pays, au code civil qui régit nos mariages, divorces, héritages, gardes d’enfants, etc. Oui, c’est Mahomet, au nom d’Allah, qui en décide, et non pas nous autres hommes libres égaux à toi. Pour toutes ces raisons, laisse moi te dire que ce ne sont pas les représentants du culte islamique en Europe, dont tu entérines ces sornettes de « respect de l’islam », et qui, eux, profitent bien des joies de la laïcité, qui viendront fixer les limites de notre liberté d’expression. Ne te méprends pas Olivier, car l’antiracisme est bien du côté de Charlie Hebdo qui ouvre ses colonnes à des gens comme moi, qui ne peuvent s’exprimer dans leur pays sous peine de prison ou d’agression, plutôt que de ton côté à toi qui consens à livrer toute la « race musulmane » à son clergé autoproclamé. Charlie a conscience du bouillonnement intellectuel et idéologique qui anime le monde musulman, il a compris qu’une guerre s’y livrait entre la liberté et la dictature politico-islamiste, qu’elle date d’avant ou d’après les printemps arabes, et Charlie a tout simplement choisi son camp : le nôtre, le sien, celui des anticléricaux. Si le blasphème est un droit acquis par les héritiers de la civilisation chrétienne, pourquoi le dénies-tu aux musulmans ? Pourquoi l’Etat islamique serait-il acceptable en Tunisie ou en Egypte, mais pas en France ? N’est-ce pas cela, le racisme ?

Procès en racisme, ou l’art de museler la critique

Loin de moi l’idée de te faire endosser cette analyse, car bien qu’elle découle logiquement de ta lecture, je n’irai pas jusqu’à dire que tu l’adopterais. J’ai tenté de déceler les raisons qui t’ont fait commettre un tel écueil, et je les ai trouvées dans un autre raccourci qui sert de ciment à ton raisonnement. « Peu m’importent le voile, les talons hauts ou même le tee-shirt Camaïeu made in Bangladesh, du moment que la personne dessous, dessus ou dedans mérite le respect », disais-tu dans ta tribune. L’honorable intention philanthropique que tu montres fait malheureusement l’amalgame entre la critique des idées et celle des personnes. Faut-il rappeler que le fondement de toute rhétorique saine, c’est de ne jamais faire d’argumentum ad hominem. Inversement, honnir une idée ne doit jamais mener à sa personnification. Critiquer le voile ne revient pas à humilier chaque femme voilée, pas plus que critiquer l’islam ne revient à conspuer chaque musulman. Les femmes voilées de ma famille sont moins susceptibles que toi à cet égard. Bien que je ne me cache pas de mon aversion pour le bout de tissu qu’elles portent sur la tête, elles ont compris que cela n’enlevait rien à l’affection et au respect que je peux leur témoigner –ou pas- pour des raisons simplement humaines. En faisant ce raccourci, tu reprends encore une fois à ton compte les arguments des chiens de garde de l’islamophobie. Privés des lois canoniques qui leur servent d’outil de pouvoir dans les pays musulmans, ils se ruent sur les lois anti raciales en France pour faire taire les détracteurs de leurs croyances. Ils se tuent alors à vouloir nous faire admettre que critiquer le voile revient à dénier leur dignité à celles qui le portent, et que c’est donc du racisme. Critiquer Mahomet, c’est humilier chaque musulman à titre individuel, et c’est donc du racisme. Voilà leur équation, et toi, Olivier, tu as mordu à l’hameçon.

Pas moi, car le spectre du racisme que tu crains tant que tu adoubes les thèses de l’extrême droite islamique et que tu jettes la pierre à tes anciens collègues pour échapper à toute suspicion, ce spectre là, je ne le crains pas. Il est si absurde de me soupçonner de racisme que même toi, tu as préféré censurer mon nom dans ta tribune, alors que tu as cité tous les autres. Ton texte, moi l’Arabe dont tu as préféré ne pas citer le nom, je l’ai ressenti comme raciste aussi parce que tu m’obliges moi, l’Arabe, à défendre mes collègues les blancs. Pourquoi dois-je avoir plus de légitimité qu’eux à porter ces idées ? Pourquoi ta tribune exige-t-elle de moi de te rappeler mon nom et mon identité ? Je t’engage à y réfléchir. Tu me dénies le droit de critiquer la religion que j’ai étudiée comme matière obligatoire à l’école de la maternelle au bac, et qui aujourd’hui encore, m’interdit de prendre la même chambre d’hôtel que mon mec quand je veux passer un week-end à Marrakech, sous prétexte qu’on n’a pas un acte de fornication légal signé par Mahomet. Quant à mes collègues de Charlie, ils doivent carrément se la fermer ou dessiner des sapins de noël à chaque fois qu’il leur prend de vouloir critiquer la dictature de l’islam, sous prétexte qu’ils sont blancs. Belle définition de l’anti-racisme.

Si tu n’as rien lu d’autre que Malek Chebel, puisqu’il est le tenant le plus vulgarisé de l’islam-religion-de-paix-et-d’amour, je te conseille vivement de t’acheter un bouquin de Sira d’abord pour te faire une idée toi même des enseignements de Mahomet, et tu me diras après si tu trouves toujours ça dégueulasse qu’on les critique. Sinon, va carrément faire un tour dans les librairies salafistes qui font florès en région parisienne, et tu me diras si tu penses toujours que la haine est du côté de Charlie Hebdo. D’ailleurs, reconnais que l’augmentation de leur nombre depuis une quinzaine d’années –date à laquelle, dis-tu, Charlie a curieusement commencé à s’y intéresser- ne correspond en rien à une éventuelle explosion démographique des musulmans en France, mais plutôt à une dérive idéologique, financée à coup de pétrodollars, qui touche une minorité radicalisée de ces musulmans.

Esprits éclairés, apprenez l’islam !

Tu trouveras dans ces livres bien des perles, comme le mariage de jouissance (Zawaj al-Mut’a). Pratiqué en temps de guerre par les musulmans, ce contrat de mariage unilatéral, puisque c’est le guerrier vainqueur qui en décide, peut durer une heure, deux heures ou quelques jours, et est censé permettre aux combattants d’Allah de se vider les couilles (pardonne la grivoiserie, mais c’est impossible d’appeler cela autrement) pendant leurs razzias. C’est cela semble-t-il, qui s’est produit en Syrie, avec cette indémêlable histoire de djihad sexuel. Dans ta tribune, tu as cité un article dans Charlie, dont je suis l’auteure, qui aborde ce sujet, et que tu as qualifié de « pseudo enquête » fondée sur une abominable rumeur islamophobe. Je te concède que ni toi, ni moi, n’avons été sur place pour constater la pratique, vu les conditions difficiles d’exercice du journalisme en Syrie en ce moment. Mais pour toi, il a suffi que Mohamed al-Arifi nie la fatwa qui lui a été attribuée et qui appelait à ravitailler les djihadistes en femmes, pour que tout ceci n’ait plus aucun fondement. Penses-tu que le FIS en Algérie ou al-Qaïda partout ailleurs aient attendu al-Arifi pour se servir ? [...] D’ailleurs, tu as également fait référence à un autre de mes articles –toujours sans me citer- dont tu as retenu le chapô pour illustrer la dangereuse dérive nationaliste de Charlie Hebdo. Pour toi, ce texte qui parle d’un groupe de salafistes belges dénoncerait le danger d’invasion de notre occident chrétien par les hordes barbares musulmanes. « Les frites seront-elle bientôt toutes halal ? », me demandais-je. T’as simplement oublié de rappeler que le héro burlesque de mon papier est un Belge converti du nom de Jean-Louis, alias le soumis. Nulle question de racisme alors, mais bien d’intégrisme. Depuis la sortie de cet article, le grand rouquin a été arrêté pour cause de cellule de recrutement pour le djihad en Syrie. A croire que je n’avais pas totalement tort de m’intéresser à son cas.

Tu vois Olivier, ce Charlie qui n’était résolument pas raciste lorsque tu y officiais, et qui le serait inexorablement devenu depuis que tu l’as quitté, n’a pas de leçons d’anti racisme à recevoir de toi, et c’est l’Arabe qui te le dis. Moi, je n’ai pas bossé avec Val, et je ne sais pas si comme tu l’as fait, j’aurais été capable d’écouter l’éloge d’Israël, Etat colonial et raciste, à chaque réunion de rédaction pour garder mon job. Moi, c’est bien avec la plume de Charb, l’une des plus pro palestiniennes de la presse française, que je trouve mes affinités. Charb, à cause de ce lynchage auquel tu contribues aussi par la confusion de tes idées, est aujourd’hui menacé par al-Qaïda et vit sous protection policière. De quel côté est la haine alors ?

Salutations collégiales,

Zaynab bint Mohammad ibn al-Mâatî al-Rhazwî al-Harîzî.



Extrait de cercledesvolontaires.fr

Publicité
Publicité
22 décembre 2013

Bilan d'incompétences - Dessin de presse, saison 2012-2013 - par Soulcié

soulcie_001213_vide_cocagne_bilan_dincompetences

Présentation de l'éditeur :

Le dessinateur de presse Soulcié nous offre son regard sur sa "saison" 2012-2013. Dessins, illustrations, caricatures, au trait drôle et incisif.
56 pages noir et blanc / couleur, format 14,5*21, couverture noir et blanc.

Acheter ce recueil ici

8 décembre 2013

La gloire de Hara Kiri - Du dessin et rien d'autre ! - 2013

La_gloire_de_Hara_Kiri

Présentation :

Le pire de l'humour vache d'Hara-Kiri !

Créé en 1960 à l'initiative de François Cavanna et du professeur Choron, Hara Kiri, journal bête et méchant, accueillit dans ses pages quantité de dessinateurs parmi les plus grands (Fred, Gébé, Topor, Cabu, Wolinski, Reiser, mais aussi Moebius, Lefred Thouron ou Vuillemin entre autres). Leurs dessins - provocateurs, poétiques, absurdes, scatologiques... - furent pour une grande partie responsables du succès du subversif mensuel. Unes de magazine, illustrations intérieures, caricatures... Retrouvez une compilation de ces trésors d humour dans cette précieuse anthologie ! Une histoire du dessin de presse à travers le prisme de Hara Kiri, et un beau livre à la gloire d une époque et d un ton aujourd hui révolus.

Acheter ce livre en librairie

1 décembre 2013

Marasme pour tous, l’année 2013 en dessins - Charlie Hebdo

marasme_pour_tous_charlie_hebdo Présentation Charlie Hebdo :

2013, paroxysme de la crise mondiale ? Au contraire, l’année fut celle du grand partage: mariage pour tous, repli sur soi de tous côtés, récession et précarité à tous les étages, cacophonie au gouvernement et crise à l’UMP, guerre au Mali, en Syrie, révolution confisquée en Tunisie et en Égypte… Point d’avarice dans la crise! Alors, pour nous tirer de ce marasme, suivons le conseil d’Oncle Bernard : “Lisez Charlie, et faites la révolution au lit!” L’année 2013 à travers plus de 600 dessins de Cabu, Catherine, Charb, Coco, Honoré, Felix, Foolz, Jul, Kamagurka, Luz, Riss, Schvartz, Tignous, Willem et Wolinski.

Acheter ce livre en librairie ou ici

18 novembre 2013

À bas la pub ! - Hors-Série Charlie Hebdo - 2013/2014

a_bas_la_pub_hors_serie_charlie_hebdo Présentation Charlie Hebdo :

Au début, elle s’appelait « réclame ». Puis, de mutations en mutations, elle est devenue, au temps de son âge d’or, la « pub ». Aujourd’hui, elle a adopté le nom rassurant de « communication », et, telle un virus, a colonisé tous les espaces disponibles, publics et privés, réels et virtuels. Nous ne vivons plus seulement entourés d’images, désormais, tout est image : la politique, l’information, le quotidien, le travail, les loisirs, la culture, l’intime… La publicité est partout, et tout le monde, d’une façon ou une autre, lui sert de support. Et ce n’est qu’un début. À l’affût de la moindre découverte technologique, elle envisage même d’aller nous chercher jusque dans notre sommeil. Si, si.

Exceptionnellement, Charlie, journal sans publicité, a fait une entorse à sa charte éthique et propose un hors-série bourré de pubs. Les plus imbéciles, les plus sournoises, les plus vulgaires, les plus odieuses, celles qui vendent des yaourts avec des filles à poil, celles qui vendent la crise aux chômeurs, celles qui vendent l’air qu’on respire, elles sont toutes là. De quoi en faire une indigestion, pour enfin nous en dégoûter, pour enfin clamer, tous ensemble : à bas la pub !

Acheter ce hors-série Charlie Hebdo en kiosque ou ici

Publicité
Publicité
18 novembre 2013

La vie de Mahomet - par Charb et Zineb - 2013

la_vie_de_mahomet_charb_zineb Présentation Charlie Hebdo :

En Occident, tout le monde peut citer des épisodes de la vie de Jésus ou de Moïse, mais combien sont en mesure de relater la vie de Mahomet ? Voici la première bande dessinée au monde qui met en scène la vie de l’ultime messager d’Allah, telle que l’ont rapportée les chroniqueurs musulmans. Zineb a reconstitué le parcours terrestre du prophète grâce à de longs mois de recherches dans les sources islamiques. Charb l’a mis en images au premier degré, le seul humour résidant dans son trait et ses désormais célèbres personnages jaunes. Charb et Zineb nous éclairent non seulement sur les faits les plus marquants de l’existence de Mahomet et l’origine des grands préceptes de l’islam, mais aussi sur sa vie intime et familiale, des épisodes peu connus par les musulmans eux-mêmes. Il paraît qu’il est interdit de le dessiner, nous rétorque- ra-t-on... C’est faux. Ni la législation française ni le Coran ne l’empêchent. Tant que l’on refusera de traiter cette religion comme les autres, et que l’on considérera les personnes issues de la culture musulmane comme des croyants avant de les considérer comme des citoyens, l’islam restera un sujet tabou en France. Cette BD contribuera sans doute à banaliser l’islam. Si le dessin paraît blasphématoire à certains musulmans, le propos est, rappelons-le, parfaitement halal. Si le propos paraît choquant à certains humanistes, rappe- lons que Mahomet a (peut-être) vécu au viie siècle. C’est un traitement bien français de l’histoire d’une religion que propose ce livre : laïque et universaliste. L’édition intégrale (20 pages inédites), disponible en librairie, de La Vie de Mahomet.

Acheter cette BD en librairie ou ici

7 septembre 2013

La laïcité, c'est par où ? - Hors-Série Charlie Hebdo - 2013

CH_hors_serie_laicite Présentation Charlie Hebdo :

À quoi bon défendre la laïcité ? Ça fait belle lurette que la République a gagné le combat contre ces curetons qui rêvaient d’imposer leurs vues au pays ! 1905 ! Depuis 1905, le match est fini ! Que peuvent faire quelques fous de Dieu contre l’invincible et éternelle laïcité? Laissons-les revendiquer ce qu’ils veulent, ils se fatigueront tout seuls...

Un bâtiment qu’on n’entretient pas tombe en ruine, un muscle dont on ne se sert plus s’atrophie, une idée dont on ne se rappelle pas le sens sera oubliée.

La laïcité, c’était hier encore le boulevard neutre sur lequel un croyant pouvait croiser un athée sans lui taper dessus. Et inversement. C’est devenu un chemin envahi de ronces sur lequel on ne rencontre plus grand monde, à part les taupes du Front national. Elles minent le terrain.

Comment expliquer que la laïcité, qui nous paraît si vieille, est en réalité une idée nouvelle en France et dans le reste du monde ? En demandant simplement à ses défenseurs : la laïcité, c’est par où ?

Acheter ce hors-série Charlie Hebdo en kiosque ou ici

3 février 2013

Doaa Eladl, dessinatrice Egyptienne

Adam_and_Eve_Doaa_Eladl

Adam est considéré comme un prophète par les salafistes. Doaa Eladl, célèbre dessinatrice de presse égyptienne, a récemment été accusée d’insulter Adam en dessin (voir ci-dessus), bien qu’il néanmoins soit représenté depuis des siècles. Fin décembre, l’avocat salafiste Khaled El-Masry, nouveau secrétaire général du Centre National pour la défense des libertés, a porté plainte contre le directeur d’Al-Masry Al-Youm et contre la dessinatrice pour la publication du dessin. Le dessin représente un ange (en attributs égyptiens) disant à Adam et Ève : « si vous aviez voté "oui" au référendum, vous n’auriez pas été chassés du Paradis terrestre. La vie est une question de chance ! »

Extrait de Cartooning for Peace
En savoir plus sur Doaa Eladl

2 février 2013

Bert et Bobbie - par Kamagurka - 2013

kamagurka_2 Présentation de l'Editeur :

Kamagurka dessine tous les jours, pour des quotidiens ou des magazines. Il se produit presque chaque soir sur une scène de cabaret ou à la télévision. Son humour est, depuis plus de trente ans, familier au public flamand et néerlandais, un humour absurde, hérité du surréalisme, mais aussi inspiré directement par l’actualité et la vie quotidienne. Kamagurka ne connaît pas de répit : il s’amuse de tout avec une liberté et un mauvais goût que compense une grâce déconcertante, une poésie toujours inattendue. C’est Gébé qui l’a découvert en France, préfaçant son premier album Le Monde fantastique des Belges. On retrouve ses dessins chaque semaine dans Charlie Hebdo. Mais c’est dans un choix de dessins drastique que l’on peut enfin mesurer la prodigieuse inventivité et le nonsense qui ont fait sa renommée. Kamagurka est né en 1956, à Newport sur la côte belge. Il étudie à l'Académie Royale des beaux-arts de Gand, mais s'arrête devant l’examen de diplôme. Kamagurka publie dans de nombreux journaux belges (Humo), français (Charlie Hebdo) et internationaux (Playboy, Süddeutsche Zeitung, The New Yorker). Il est également animateur radio, dramaturge, peintre et travaille pour les télévisions belge et néerlandaise.

Acheter ce livre en librairie

4 janvier 2013

La vie de Mahomet - 2ème partie : Le prophète de l'islam - par Charb et Zineb

lavie_de_mahomet_2_eme_partie_charb_et_zineb Description rapide de Charb :

Avertissement

Amie lectrice, ami lecteur, attention! N’essaie pas de reproduire chez toi ce que tu verras Mahomet faire dans ce hors-série. Mahomet est un prophète professionnel, pas toi. Donc, n’épouse pas une petite fille de six ans (même si tu attends patiemment ses neuf ans pour la déflorer). Ne crache pas non plus dans la bouche des nouveau-nés, ne massacre pas des Juifs, ne t’empare par la force ni des biens d’autrui, ni des femmes d’autrui, ne force pas ton fils à répudier sa femme pour pouvoir l’épouser. Plus généralement, ne justifie pas le plus insignifiant de tes actes en prétendant que c’est Dieu qui te l’a commandé. Ne prends pas au pied de la lettre tout ce que fait ou ordonne de faire Mahomet. Nous avons illustré au premier degré, sans aucun humour ni recul critique, les faits et gestes du prophète tels qu’ils sont décrits par les chroniqueurs musulmans. Ne laisse donc pas à portée de la main d’un esprit faible ce tome 2 de la vie de Mahomet. Si à l’issue de ta lecture tu souhaites te convertir à l’islam, nous t’invitons à compléter ton information par la lecture d’ouvrages qui proposent un décryptage du discours et des préceptes du «meilleur des hommes».

Disponible ici

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité
Publicité